Les femmes et le 21ᵉ siècle : le grand écart permanent

Les femmes et le 21ᵉ siècle ! Qu’est-ce qu’on en bave ! Vous ne trouvez pas ?

Je ne sais pas pour vous, mais j’ai cette étrange sensation d’être encore coincée dans les années 30. Une époque où le militantisme féministe oscillait entre la femme au travail et la femme au foyer. Sauf qu’aujourd’hui, l’arnaque, c’est qu’il ne s’agit plus de choisir l’une ou l’autre. Il faut être les deux. Et pas seulement « être ». Performer.

Au risque de ne pas être considérées, par ces messieurs, comme de « vraies femmes ».

Ah oui, parce que vous comprenez, une vraie femme, c’est tout à la fois : attentionnée et féminine, une oreille attentive, une businesswoman à succès, une gestionnaire hors pair, une maman aimante, un cordon bleu incontesté, une ménagère presque maniaque, une amante incroyable et, bien sûr, une sportive accomplie. Tout cela, évidemment, sans faire de vagues, en soutenant tout son entourage, et surtout sans jamais se plaindre. Parce que, de toute façon, personne ne nous a rien demandé. Mais nous le faisons, par amour, par devoir, par habitude.

Et effectivement, personne ne demande jamais rien. Mais nous voulons être aimées, quitte à nous épuiser. Nous voulons construire un foyer, quitte à abandonner nos rêves. Nous voulons être respectées, quitte à devoir nous voiler — au sens propre comme au sens figuré. Parce qu’ici encore, personne ne demande rien, mais tout le monde observe. Et juge. Ces regards, souvent accusateurs, viennent d’eux… mais aussi d’elles. Pourquoi ? Parce qu’on ose, parfois, ne serait-ce qu’un peu, penser à nous.

Depuis la nuit des temps, notre rôle est clair : perpétuer l’humanité. Prendre soin des autres. Un rôle fondateur, presque divin. Mais, bien sûr, cela ne représente rien comparé à ce qu’ils sont, eux.

Alors, dites-moi : que condamne-t-on le plus ?
Est-ce nous, pour avoir choisi de nous conformer, de nous sacrifier, jusqu’à tenter de frôler leur perfection ? Et finir trompées. Parfois même quittées.
Ou bien est-ce cette société, qui normalise nos sacrifices en les récompensant par une ingratitude presque attendue ?

Non, à me lire, on pourrait le croire, mais je ne suis pas féministe. J’aspire simplement à un monde où la considération et le respect sont réciproques. Où nos désirs et nos choix valent autant que les leurs. Un monde où je n’aurai pas besoin d’expliquer à ma fille de 11 ans qu’elle devra choisir « la situation la moins pire ».

Je ne réclame pas l’égalité en toutes choses. Je convoite l’équilibre. Le respect. La justice.

Est-ce trop demander, vous pensez, pour notre XXIᵉ siècle ?

– Zina K.
Femme-message, catalyseuse d’éveil
Pour celles qui n’ont plus peur d’être entières, même trop.
www.zina-k.com